Indietro

News

2014/06/11
Résultats du Groupe Reyl sur 12 mois: la résilience n'est plus à démontrer

Malgré les «distractions juridiques» le Groupe REYL se porte bien. L'asset management et le corporate advisory ont compensé le manque de croissance dans la gestion privée l'an dernier

Les résultats 2013 du groupe Reyl sont impressionnants. La masse sous gestion a progressé l'an dernier de 24%, à 9,1 milliards de francs (après avoir bondi de 61% en 2012) et le bénéfice net a pratiquement triplé. Les activités de corporate advisory et d'asset management ont tiré la croissance, alors que la gestion privée est restée stable, à cause des «distractions juridiques» qu'a subies le management l'an dernier.

Pour sa première conférence de presse depuis l'éclatement de l'affaire Cahuzac, le groupe Reyl a insisté hier sur la diversification de son modèle d'affaires. Un mouvement entamé dès 2003 en direction de l'asset management, poursuivi dans les services de familly office en 2006 puis dans le conseil aux entreprises en 2012.

Laconique sur les questions judiciaires, le CEO François Reyl s'est dit «confiant sur l'issue des procédures encore en cours en France et en Suisse», et surtout décidé à «tourner la page d'une affaire qui a été amplifiée hors de toute proportion ». La banque n'est pas à vendre et la clientèle française, marginale depuis de nombreuses années (moins de 5% des actifs), appartient désormais totalement au passé, a-t-il glissé au passage. 

Le groupe bancaire genevois a connu une croissance en forte accélération depuis 2009. En cinq ans, sa masse sous gestion est passée d'environ 1,5 milliard à plus de 9 milliards de francs. Cette dynamique s'est poursuivie l'an dernier, sauf dans la gestion privée, qui n'a pas connu d'apports nets de capitaux. «Parce que le management n'a pas pu consacrer autant de temps qu'auparavant aux aspects commerciaux».

L'an dernier, la banque (qui regroupe les activités de gestion privée, de corporate advisory et de private office ces deux dernières contribuant à hauteur de 12% du chiffre d'affaires de la banque) a vu sa masse sous gestion progresser de 12%, pour atteindre 5,7 milliards.

Les afflux nets de capitaux ont surtout concerné le corporate advisory, en particulier sur les marchés émergents, en Russie, en Asie centrale et au Moyen-Orient. Le bénéfice net de la banque a bondi de 125% l'an dernier à 6,3 millions, pour des revenus nets en hausse de 31% à 65 millions.

Chez RAM, la division d'asset management séparée de la banque depuis 2007, les encours ont bondi de 50% l'an dernier, à 3,4 milliards En provenance essentiellement de l'Europe du Nord, du Royaume-Uni et de l'Europe francophone.

Comme dans le corporate advisory, la dynamique porteuse des affaires s'est traduite par des honoraires de performance élevés, qui expliquent largement l'augmentation de la rentabilité (bénéfice net de 18,4 millions pour RAM, +207% l'an dernier).

En conséquence, le groupe affiche une amélioration de ses fonds propres. Le ratio Tier 1 s'élève à 13,9% contre 11,4% en 2012, tandis que le ratio global atteint 15,4% contre 11,9% à l'issue de l'année précédente.

Le cost/income ratio s'améliore lui aussi à 71%, contre 80% en 2012, mais il demeure élevé, pour plusieurs raisons. Les investissements se poursuivent (lire ci-dessous). dans les «nouveaux » métiers, dans une nouvelle plateforme informatique qui sera utilisée en fin d'année et dans des collaborateurs (leur nombre aprogressé de 12 unités en net depuis début 2013, pour un effectif global approchant actuellement 160 personnes). Le succès rencontré l'an dernier se traduit également par des bonus conséquents versés  dans l'asset management. Les charges d'exploitation sont ainsi passées de 57 millions à 83 millions (+45%), celles de personnel ont progressé de 51% à 62,4 millions.