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04/04/2018
Market Insight - Chine/Etats-Unis – Vers un nouveau paradigme des relations entre les deux superpuissances ?

Depuis quelques semaines les différentes mesures protectionnistes annoncées par Donald Trump ont fait couler beaucoup d’encre. Aux taxes sur les importations de panneaux solaires et de machines à laver se sont ajoutées celles sur l’acier et l’aluminium. Le 22 mars dernier, le Président Trump a signé un mémorandum présidentiel ciblant « l'agression économique » de la Chine, au titre de l’article 301 de la loi sur le commerce de 1974, instaurant des mesures punitives sur 60 milliards de dollars d'importations provenant de Chine, soit environ 12% des quelques 506 milliards de dollars importés de Chine aux Etats-Unis en 2017. L’administration américaine justifie ces mesures comme une compensation pour violations supposées de propriété intellectuelle. Washington accuse notamment le système de coentreprises imposé par Pékin aux entreprises américaines: en contrepartie d'un accès au marché chinois, les firmes américaines sont contraintes de partager avec des partenaires locaux une partie de leur savoir-faire technologique. L’administration américaine a 15 jours suivant la signature du mémorandum pour présenter la liste officielle des produits et tarifs concernés. Il s’ensuivra un délai de 30 jours permettant aux industriels américains d’émettre d’éventuelles objections.

Confirmant le virage protectionniste de l’administration américaine, le Président Trump a également chargé le représentant au commerce, Robert Lightizer, de recourir au processus de règlement des conflits de l'OMC pour s'attaquer aux pratiques discriminatoires dans l'octroi de licences par la Chine. Pour finir, M. Trump a demandé au Trésor de préparer dans les 60 jours des restrictions d’investissement visant à empêcher les entreprises contrôlées par la Chine d’acquérir des firmes américaines actives dans les technologies sensibles et secteurs stratégiques. En d’autres termes l’administration américaine mise sur le « Committee on Foreign Investment in the United States » (CFIUS) pour faire obstacle aux offres de rachat d’entreprises américaines, comme le démontre l’exemple récent du blocage du rachat hostile de Qualcomm par les singapouriens de Broadcom.